Jean-Claude Juncker reconduit à la tête de l'Eurogroupe

Le Premier ministre, ministre du Trésor, Jean-Claude Juncker a été réélu en tant que président de l’Eurogroupe pour un mandat de deux ans et demi, comme le prévoit le traité de Lisbonne entré en vigueur le 1er décembre 2009. Le chef du gouvernement luxembourgeois dirige les travaux de la réunion mensuelle des ministres de Finances des 16 États membres de la zone euro depuis le 1er janvier 2005.

L’élection de Jean-Claude Juncker à l’unanimité a eu lieu au cours de la réunion de l’Eurogroupe qui s’est tenue le 18 janvier 2010 à Bruxelles.

Auparavant, les membres de l’Eurogroupe ont écouté et discuté la présentation de leur président des grands axes de la politique qu’il compte mener au cours de son nouveau mandat. S’exprimant devant la presse à l’issue de la réunion, Jean-Claude Juncker a esquissé les priorités de l’Eurogroupe dans les 30 mois à venir qui devraient avant tout rendre l’Eurogroupe "plus efficace", notamment dans un contexte international qui "a dramatiquement changé" depuis la création de l’Eurogroupe en juin 1998:

  • La coordination des politiques économiques et budgétaires, y compris les stratégies de sortie des mesures conjoncturelles décidées pour pallier les conséquences de la crise économique et financière ainsi que l’application "en bonne et due forme" du pacte de stabilité et de croissance.
  • Jean-Claude Juncker propose également "d’élargir la surveillance économique dans la zone euro" en concentrant les travaux sur "les questions liées à la compétitivité et les divergences de compétitivité" et en concentrant les réflexions sur "l’élimination graduelle des déséquilibres macroéconomiques qui existent dans la zone". Le président de l’Eurogroupe plaide enfin pour que les ministres des Finances des pays membres de la zone euro prennent soin "avant de coordonner les politiques économiques en Europe de coordonner les politiques économiques chez eux" afin de déboucher sur une coordination des politiques économiques en Europe qui soit "cohérente et conséquente".
  • Le troisième axe d’action concerne le statut international de l’euro. "Il faudra que nous adoptions un certain nombre de mesures communes sur lesquelles nous serons seuls à voter. Il faudra ainsi que l’Eurogroupe publie régulièrement un communiqué ou des termes de référence sur des sujets d’importance. (…) La coordination des politiques économiques gagnera à être mieux exprimée dans la mesure où les grandes décisions en matière de politique budgétaire ou structurelle soient préalablement annoncées, avant la prise de décision finale."
  • L’Eurogroupe voudrait que la Commission européenne "puisse faire usage des moyens d’actions qui sont les siennes en relation avec l’Eurogroupe et adresser un avertissement aux pays qui divergent par rapport aux grandes orientations des politiques économiques et qu’un débat ait lieu au sein de l’Eurogroupe pour inciter le ou les pays en question de retourner sur le chemin de la vertu".
  • Pour ce qui de la représentation externe de la zone euro "nous assistons à un changement chorégraphique immense depuis 18 mois. Il faut dire que le G7 est en train de perdre en importance puisqu’il a été relayé par le G20. Or, au niveau du G20, l’Eurogroupe n’est pas représenté. Il est donc évident et la Commission, je l’espère, nous le suggérera dans une des initiatives à prendre le plus rapidement possible, de voir l’Eurogroupe être représenté au niveau du G20."
  • L’Eurogroupe se consacrera "avec plus d’intensité que jusqu’à présent à tous les problèmes liés à l’élargissement de la zone euro", notamment en ce qui concerne la surveillance des politiques budgétaires et économiques dans les États membres du système monétaire européen II, "dont les politiques impactent les nôtres et dont nos politiques impactent les leurs".
  • Finalement, l’Eurogroupe se dotera d’un secrétariat de 4 à 5 fonctionnaires en provenance du secrétariat général de l’Eurogroupe, dont la mission principale sera d’assister le président dans la préparation des travaux de l’Eurogroupe.

Et Jean-Claude Juncker de conclure: "Pour moi, l’essentiel sera la meilleure coordination des politiques économiques qui touche à de nombreux domaines d’action des gouvernements. Je voudrais que nous inventions - et nous sommes en train de le faire - une procédure d’examen, de surveillance de la situation compétitive de nos États membres, par analogie aux procédures qui sont les nôtres en matière budgétaire".

L’Eurogroupe a encore débattu des points suivants:

  • Situation économique et financière de la zone euro
  • Surveillance du développement de compétitivité et des déséquilibres compétitifs dans léa zone euro
  • Contribution de la zone euro aux travaux du G20 dans le "cadre de croissance"
  • Situation budgétaire et financière de la Grèce sur base de l’actualisation du programme de stabilité grec
  • Programme de travail de l’Eurogroupe pour le 1er semestre 2010.

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