Dans le cadre de sa tournée des capitales, suite à sa nomination comme président du Conseil européen en novembre 2009, Herman Van Rompuy s’est rendu à Luxembourg, le 27 janvier 2010. Il a eu des entrevues avec le Premier ministre Jean-Claude Juncker ainsi que le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn et fut reçu en audience par S.A.R. le Grand-Duc.
S’exprimant devant la presse à l’issue de son entretien avec le Premier ministre, le président du Conseil européen a d’abord rappelé que cette visite était la troisième qu’il effectuait au Luxembourg, d’abord en tant que président du parlement belge, ensuite comme Premier ministre et enfin comme président du Conseil européen.
Herman Van Rompuy a également souligné qu’il avait déjà rencontré Jean-Claude Juncker dans sa fonction de président de l’Eurogroupe et que ces rencontres allaient dorénavant être mensuelles.
Pour ce qui est du Conseil européen informel du 11 février 2010 à Bruxelles, Herman Van Rompuy a identifié quatre sujets majeurs qui devront être débattus par les chefs d’État et de gouvernement : la sortie de la crise économique et financière, la croissance économique et les réformes structurelles ainsi que le changement climatique et la situation en Haïti.
En ce qui concerne le premier point Herman Van Rompuy a insisté que la stratégie de sortie de la crise ne saurait se faire sans "se tourner vers l’avenir et poursuivre nos réformes structurelles" afin de permettre "le retour à une croissance stable", notamment en améliorant le potentiel de croissance de l’Union européenne qui aujourd’hui est jugé "insuffisant pour financer notre modèle social et défendre le European way of life". Lors de la réunion du 11 février 2010, les chefs d’État et de gouvernement entameront les discussions y relatives, qu’ils continueront lors du Conseil européen de mars 2010 et termineront en juin 2010. Pour la première étape en février 2010, Herman Van Rompuy insiste surtout sur l’importance de "la gouvernance et du contenu de la stratégie" à définir. Pour cela le président du Conseil européen compte "travailler en concertation étroite avec le président de l’Eurogroupe qui, en tout cas, travaille déjà de manière plus approfondie, plus structurée sur ces questions".
Au niveau du changement climatique, Herman Van Rompuy estime que "les résultats de la conférence de Copenhague doivent vous interpeller", mais devraient inciter les Européens "à donner une nouvelle dynamique dans les négociations en 2010, tout en tenant pleinement compte des positions des uns et des autres".
La situation après le tremblement de terre dévastateur en Haïti sera également à l’ordre du jour de la réunion du 11 février 2010. L’Union européenne, dans son ensemble, a déjà octroyé des aides de plus de € 400 millions et participera collectivement à la mission de stabilisation des Nations Unies avec l’envoi de 300 policiers. Le président du Conseil européen a finalement souligné que l’Union européenne devrait "réfléchir sur des formules européennes plus structurées pour l’aide humanitaire" notamment en se basant sur les idées et les travaux de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne en 2005 à la suite du tsunami en Asie du Sud-Est.
Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a, pour sa part, assuré le président du Conseil européen de la volonté du gouvernement luxembourgeois "d’être utile" pour l’aider à mener à bien les projets européens actuels et futurs.