Conseil européen à Bruxelles

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé au Conseil européen des chefs d'État et de gouvernement des 27 États membres de l'Union européenne, qui s'est tenu les 25 et 26 mars 2010 à Bruxelles sous la présidence de Herman van Rompuy, président du Conseil européen.

Zone euro: accord concernant un éventuel plan de soutien à la Grèce

En marge du Conseil européen, les 16 Chefs d'État et de gouvernement de la zone euro sont parvenus le 25 mars à un accord concernant un éventuel plan de soutien à la Grèce. "Nous sommes aujourd'hui parvenus à un accord concernant un éventuel plan de soutien à la Grèce", a déclaré le Premier ministre et président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker. "J'aurais souhaité que nous réussissions à nous mettre d'accord plus tôt."

"Je reste fermement convaincu que la Grèce n'aura pas besoin de ce mécanisme de soutien, car le plan de consolidation budgétaire grec sera suffisant," a-t-il souligné. "Aussi, ce mécanisme ne sera activé qu'en dernier recours." - "Les marchés financiers prendront acte de l'accord qui a été trouvé, il s'agit d'un signal très clair qui leur a été envoyé" a ajouté Jean-Claude Juncker.

L'Economie, l'emploi et le changement climatique à l'ordre du jour du Conseil européen

Le Conseil européen du 25 et 26 mars était invitée à approuver le cadre général de la nouvelle stratégie de l'Union pour la croissance et l'emploi. Il a fait le point des efforts de l'Union européenne et de ses États membres pour faire face à la crise économique actuelle dans le but de la mise en oeuvre de stratégies de sortie et de progrès coordonnés.

Le Conseil européen a également évalué l'état des travaux concernant le suivi de la conférence de Copenhague sur le changement climatique, tant en ce qui concerne le processus international de négociation que les relations de l'Union avec ses partenaires stratégiques.

Le Conseil européen a par ailleurs nommé M. Vitor Constâncio vice-président de la BCE.

Stratégie européenne pour l'emploi et la croissance "Europe 2020"

Le Conseil européen a discuté de la nouvelle stratégie de l'Union européenne pour l'emploi et la croissance. Il en a approuvé les principaux éléments, y compris les objectifs clés qui guideront sa mise en oeuvre ainsi que des dispositions visant à en améliorer le suivi. Les chefs d'État ou de gouvernement ont également eu un échange de vues sur la compétitivité, qui est un aspect essentiel des perspectives de croissance de l'Europe, et ont examiné l'état de la préparation du prochain sommet du G20.

Depuis deux ans, la crise financière et économique a annulé une grande partie des progrès réalisés depuis 2000. Le rétablissement de la stabilité macroéconomique et le retour à une évolution viable des finances publiques sont indispensables pour la croissance et l'emploi. L'Union européenne a besoin d'une nouvelle stratégie, fondée sur une coordination renforcée des politiques économiques, pour assurer une croissance plus vigoureuse et créer davantage d'emplois. Faisant suite à la communication de la Commission intitulée "Europe 2020 - une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive" et aux travaux menés dans le cadre du Conseil, le Conseil européen s'est entendu sur les éléments de la nouvelle stratégie, qui sera formellement adoptée en juin.

La nouvelle stratégie portera avant tout sur les quatre principaux domaines dans lesquels des mesures doivent être prises: la connaissance et l'innovation, une économie plus durable, l'amélioration des niveaux d'emploi et l'inclusion sociale.

Concernant la stratégie ''Europe 2020'' le Premier ministre Jean-Claude Juncker a rappelé qu’elle se fait dans la continuité de la Stratégie de Lisbonne. Cependant, nous nous concentrerons sur cinq grands objectifs principaux, à savoir les taux d'emploi, la recherche et le développement, la protection du climat, les niveaux d'éducation et enfin l'inclusion sociale avec la réduction de la pauvreté, a déclaré Jean-Claude Juncker lors de la conférence de presse. "Concernant ces deux derniers points, à savoir l'éducation et la pauvreté, nous n'avons malheureusement pas réussi à nous mettre d'accord sur des objectifs chiffrés", a déploré le Premier ministre. "Ceci devra se faire au Conseil européen de juin 2010 et il conviendra également de donner une définition précise à la notion de pauvreté", a indiqué Jean-Claude Juncker à cet égard.

A la lumière des grands objectifs définis par le Conseil européen, les États membres définiront leurs objectifs nationaux, en tenant compte des positions de départ et des situations qui sont les leurs. La nouvelle stratégie s'attaquera aux principaux freins de croissance au niveau national comme à l'échelon de l'UE. Les États membres établiront des programmes nationaux de réforme dans lesquels ils exposeront de manière détaillée les actions qu'ils entreprendront pour mettre en oeuvre la nouvelle stratégie.

La coordination au niveau de la zone euro sera renforcée pour essayer d'apporter une réponse aux problèmes qu'elle connaît à l'heure actuelle. L'intégrité du pacte de stabilité et de croissance sera pleinement préservée, de même que la responsabilité particulière qui incombe au Conseil ECOFIN d'en surveiller la mise en oeuvre.

Le Conseil européen demande au Président du Conseil européen de mettre en place, en coopération avec la Commission, un groupe de travail composé de représentants des États membres, de la présidence tournante et de la BCE, qui présentera au Conseil, avant la fin de l'année, les mesures nécessaires pour atteindre l'objectif d'un cadre amélioré de résolution de crise et d'une meilleure discipline budgétaire, en explorant toutes les options permettant de renforcer le cadre juridique.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont indiqué qu’il est nécessaire de progresser rapidement dans le renforcement de la réglementation et de la surveillance financières, tant au sein de l'UE que dans les enceintes internationales telles que le G20, tout en garantissant une harmonisation des règles du jeu au niveau mondial. Les travaux portant sur le nouveau cadre européen en matière de surveillance doivent être achevés à temps pour que le comité européen du risque systémique et les trois autorités européennes de surveillance puissent entamer leurs travaux au début de 2011.

Suivi de la conférence de Copenhague sur le changement climatique

En ce qui concerne le changement climatique, le Conseil européen a estimé qu'il est à présent nécessaire de donner une impulsion nouvelle aux négociations et a défini les prochaines étapes.

Les prochaines réunions, qui se tiendront à Bonn, devraient définir une feuille de route en vue de faire avancer les négociations. Il faudrait s'attacher plus particulièrement à intégrer les orientations politiques exposées dans le document final de Copenhague dans les divers textes de négociation. La réunion de Cancún devrait au moins donner lieu à des décisions concrètes permettant d'arrimer le document final de Copenhague au processus de négociation mené dans le cadre des Nations unies et de s'attaquer aux problèmes qui subsistent.

Le Conseil européen depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne

Le Conseil européen définit les orientations et les priorités politiques générales de l'Union européenne. Avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le 1er décembre 2009, il est devenu une institution officielle à part entière. Les réunions du Conseil européen sont présidées par Herman van Rompuy, président du Conseil européen.

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