Jean-Claude Juncker aux Journées sociales du Luxembourg: "Il faut rétablir la vertu de la norme et de l'éthique"

Le 24 septembre 2010, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé au lycée Aline Mayrich à la 5e édition des Journées sociales du Luxembourg qui était placée sous le thème "Regards croisés sur la mondialisation - la perspective du sud". Parmi les invités de la manifestation était également la cardinal Oscar Andrés Rodriguez Maradiaga, président de Caritas international.

En s’appuyant sur l'exemple de la crise économique et financière survenue à l’automne 2008, Jean-Claude Juncker a montré à quel point les fondements idéologiques de l’enseignement social de l’Église constituent une réponse appropriée aux problèmes d’hier et aujourd’hui.

"Il faut rétablir la vertu de la norme et de l’éthique"

Dans son argumentaire, Jean-Claude Juncker a rappelé que l’éclatement de la crise mondiale survenue en automne 2008 a bouleversé le monde, "entraînant en Europe et au Luxembourg une prise de conscience que les choses ne peuvent pas continuer comme à présent". L’hégémonie de la théorie néolibérale, depuis deux décennies, qui prônait l’appât du gain, l’enrichissement et la liberté sans bornes a, selon Jean-Claude Juncker, conduit "à des erreurs de pilotage". Pour contrer le développement malsain du secteur financier qui "s’est aventuré dans des produits financiers ultrasophistiqués qui ont échappé à tout contrôle", le Premier ministre a prôné l’instauration de normes.

De nos jours, Jean-Claude Juncker constate un retour des valeurs de l’enseignement social "qui constituent la bonne réponse aux problèmes qui sont en voie de résolution". La disparition du clivage traditionnel entre deux discours, à savoir la théorie marxiste, qui pensait que la révolution pouvait outre passer les clivages sociaux, et l’enseignement social, qui prônait une intersection vertueuse du travail et du capital, est, selon Jean-Claude Juncker, la preuve "que l’histoire nous a donné raison". "La révolution ne résout pas les problèmes que l’action publique doit résoudre", a jugé Jean-Claude Juncker en ajoutant "que le capital et le travail doivent coopérer d’une façon symbiotique".

Jean-Claude Juncker a plaidé pour une éthique du compromis

Jean-Claude Juncker a opposé la foi, "qui est affaire de croyance", à la politique qui "une affaire de défense d’intérêts nobles", pour mettre en évidence la particularité du débat politique, qui contrairement à la foi "aboutit à des solutions qui ne sont en aucun cas le reflet de la meilleure solution, mais la meilleure solution qu’il faut construire". "La démocratie n’existe pas sans compromis", a estimé Jean-Claude Juncker qui a plaidé pour une éthique du compromis.

Jean-Claude Juncker a finalement estimé que "l’enseignement social doit être sauvegardé non seulement pour nous, mais davantage pour les générations à venir", vu que "la responsabilité sociale est une responsabilité qui s’inscrit dans la durée".

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