Intervention de Jean-Claude Juncker sur les réformes économico-sociales

Le 15 octobre 2010, le Premier ministre Jean-Claude Juncker est intervenu devant des représentants des Chambres de commerce internationales sur le thème "les réformes économico-sociales sont difficiles mais nécessaires".

Jean-Claude Junker a dressé un état des lieux de l’économie mondiale, puis de la zone euro, pour se focaliser, ensuite sur les différents défis auquel l’économie luxembourgeoise sera confrontée à l’avenir.

Dans son analyse, la croissance mondiale qui s’est accélérée en 2010, voire, stabilisée dans certaines régions comme l’Afrique, les États-Unis et les pays émergents se caractérise néanmoins par d’importantes incertitudes. Et si "l’économie mondiale respire aujourd’hui c’est surtout grâce aux bons résultats enregistrés par la Chine", a-t-il ajouté.

Quant à la zone euro, la croissance qui sera surtout entraînée par les exportations et la demande interne de l’économie allemande, gravitera, selon Jean-Claude Juncker,en 2010 autour de 1,7%. Le chef de file de l’Eurogroupe a, dans ce contexte, mis en garde contre les déséquilibres qui existent au sein de la zone euro et à l’échelon mondial. "L’euro porte le poids des ajustements des déséquilibres globaux, qui se sont rétrécis durant la crise et ont tendance à se creuser après la crise", a-t-il dit en faisant allusion au manque de consommation des Chinois, à l’insuffisance d’épargne des Américains et à la propension qu’ont les Japonais "de consommer plus et d’épargner moins" ainsi que la volatilité des devises mondiales.

Après avoir retracé les différentes étapes de la crise économique et financière et souligné le bien-fondé des mesures de soutien à la conjoncture, le Premier ministre luxembourgeois a souligné la nécessité de contrer le gonflement de la dette publique. Il a constaté que "la crise financière mondiale a anéanti 20 ans de consolidation budgétaire", mais que "le Luxembourg est le seul pays à ne pas être soumis à une procédure de la Commission européenne pour déficit excessif".

"Mais le Luxembourg ne peut plus se vautrer dans les rayons du soleil du centre financier", a mis en garde Jean-Claude Juncker en ajoutant "que le Luxembourg ne regagnera pas la force et l’influence qui fut la sienne". Il a souligné le besoin pour le Luxembourg de diversifier son économie et d’accroître sa productivité, notamment dans les secteurs de l'industrie, du commerce.

Jean-Claude Juncker a également souligné le besoin de réformer le système des pensions en insistant "qu’il faut améliorer le taux d'emploi des 55-65 ans dans les entreprises luxembourgeoises". "Comme tous les pays, le Luxembourg doit évoluer. Je sais que les réformes économiques et sociales sont difficiles, mais elles sont nécessaires", a-t-il ajouté.

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