Jean-Claude Juncker pour une réunion du Benelux à La Haye

Le 24 mai 2011, le Premier ministre Jean-Claude Juncker s'est rendu à La Haye afin d'assister à une réunion de travail des trois Premiers ministres du Benelux.

Les Premiers ministres Jean-Claude Juncker, Mark Rutte et Yves Leterme ont fait le point sur les sujets d'actualité politique européenne, notamment en vue du Conseil européen des 23 et 24 juin 2011. Les discussions ont porté sur la situation économique et financière dans la zone euro, le prochain cadre financier de l’Union européenne pour la période 2014 à 2021, la question de l'asile et des migrations, ainsi que la situation dans le voisinage sud de l'Union européenne.

Lors d'une conférence de presse conjointe, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte s'est félicité des excellentes relations de travail entre les trois États membres du Benelux, tout en soulignant l'importance de cet organisme, qui permet une grande concertation et la définition de positions communes dans les dossiers européens.

Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a à son tour qualifié la coopération au sein du Benelux d'excellente, et a tenu à préciser, en sa qualité de président de l'Eurogroupe, que le niveau de collaboration avec les ministres des Finances belge et néerlandais était également d'une très grande qualité.

Concernant la situation financière et budgétaire de la Grèce, le président de l'Eurogroupe a évoqué le plan de redressement des finances publiques présenté la veille par le gouvernement grec. "En ce qui concerne la Grèce, nous avons un certain nombre d'exigences, qui ont dans une certaine mesure été remplies hier par le gouvernement grec", a estimé Jean-Claude Juncker, en poursuivant: "Lors de la dernière réunion de l'Eurogroupe, nous avons demandé à nos collègues grecs d'assurer par tous les moyens que des mesures additionnelles seraient prises afin de garantir l'objectif budgétaire défini pour 2011. Nous leur avons demandé d'élargir leur programme de privatisations, et nous avons demandé d'autres réformes structurelles."

Le président de l'Eurogroupe a souligné que "si tous ces points seront remplis par nos collègues grecs, alors nous devrons évaluer, ensemble avec le Fonds monétaire international, si le versement de la prochaine tranche d'aide à la Grèce pourra être assuré." Et d'expliquer: "Le FMI exige, conformément à ses statuts, une garantie financière sur les prochains 12 mois, avant de pouvoir verser la prochaine tranche. Nous attendons l'évaluation de la troika [un groupe d'experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne, et du FMI]; si celle-ci est positive, alors nous pourrons considérer les prochaines étapes, mais il est pour l'instant trop tôt pour vous dire de quelle nature seront les prochaines étapes."

Jean-Claude Juncker a soulevé que "les pays du Benelux sont fortement engagés à défendre l'euro et la stabilité de la zone euro. L'euro n'est pas en crise, mais nous devons faire face à une crise de la dette souveraine dans certains États membres de la zone euro. Nous nous occuperons de ce problème au courant du mois de juin."

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a également fait remarquer que "j'ai une grande compréhension pour la réticence de l'opinion publique dans nos régions de la zone euro, mais nous devons comprendre que ceci n'est pas seulement un problème de la Grèce, mais qu'il s'agit de notre monnaie commune. L'euro est notre devise à nous tous, et nous devrons assurer que la stabilité de la zone euro dans son ensemble sera maintenue."

Répondant à la question d'un journaliste, le président de l'Eurogroupe a déclaré qu'il était "absolument contre une restructuration totale" de la dette grecque, mais plutôt en faveur d'une restructuration douce. "Ce que je veux dire, c'est que la Grèce doit d'abord prendre de nouveaux engagements en ce qui concerne ses objectifs budgétaires pour 2011. Ceci est une condition absolue", a déclaré Jean-Claude Juncker. "Si toutes ces conditions sont remplies, alors nous ne pourrons exclure une restructuration douce, dans la mesure où les périodes de remboursement seraient allongées, et où les intérêts seraient abaissés. Mais ceci n'est pas une question qui se pose immédiatement, mais qui ne se posera seulement une fois que toutes les conditions seront strictement remplies", a conclu le Premier ministre luxembourgeois.

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