Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé à la "Petersberger Convention" à Bonn le 12 mars 2010

En date du 12 mars 2010, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé à la « Petersberger Convention » à Bonn, sur invitation du Ministre-président de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie Jürgen Rüttgers.

Le thème du discours de Jean-Claude Juncker à la Convention de Petersberg a porté sur le concept d’économie sociale de marché et sur le système du capitalisme rhénan comme possible modèle européen.

Lors de son discours à l’occasion de la Conférence de Petersberg, le Premier ministre a rappelé que la crise financière et économique était en partie surmontée et que cette catastrophe résultait du non-respect des vertus cardinales de l’économie sociale de marché.

Il a expliqué que cette crise morale était à imputer en partie à des personnes peu scrupuleuses actives dans le secteur bancaire, mais aussi aux clients qui ont, selon le slogan publicitaire, « laissé travailler leur argent la nuit » au lieu de travailler eux-mêmes.

Dans ce contexte, Jean-Claude Juncker a fait référence à la chute du mur de Berlin. À ce moment, on avait pensé que le capitalisme allait supplanter le communisme. L’on avait cru à l’œcuménisme du « money hosana ». Par la suite cependant, l’avidité s’est fait sentir sous la forme de produits financiers dérivés.

Il a indiqué qu’il s’agissait d’une question de responsabilités et a précisé qu’il relevait aussi de l’économie sociale de marché quand l’État lançait des plans de sauvetage pour le secteur bancaire.

Plus loin, Jean-Claude Juncker a noté que le potentiel de croissance avait diminué de moitié. Or la croissance sert à maintenir les emplois et les retraites, ainsi qu’à garantir la sécurité sociale. L’économie sociale de marché implique des finances publiques saines. Le Premier ministre a exposé ensuite que le bien-être implique des mécanismes de protection, et que par conséquent les services publics devaient être conservés comme des fondements de l’économie sociale de marché.

Le concept d’économie sociale de marché, un modèle européen ?

Jean-Claude Juncker a soulevé la question de savoir quelle dose de politique sociale était à apporter à l’Europe. Il a ensuite exposé que des discussions devront être menées sur les réformes à engager, ainsi que sur les stratégies de sortie qui devront être adoptées en fonction des pays, lorsque le financement de la dette publique n’est plus soutenable.

Dans le cadre de la crise grecque, le Premier ministre a estimé que le déficit budgétaire pouvait s’expliquer par un problème de compétitivité et un manque de productivité. Cependant, a-t-il noté, à l’heure actuelle, la Grèce a adopté un paquet de mesures, et a tenu ses engagements.

Jean-Claude Juncker a souligné que dorénavant, la régulation des marchés devra être organisée de manière plus stricte, car la spéculation n’est pas compatible avec les vertus fondamentales de l’économie sociale de marché. Le Premier ministre Juncker a rappelé qu’il fallait renforcer la coordination de la politique monétaire, en d’autres termes, les conditions devraient être strictes pour pouvoir faire jouer la solidarité en cas de besoin.

Le Premier ministre a conclu en rappelant que nous vivons dans un monde multipolaire et que la population européenne ira en décroissant. Par conséquent « ceux qui croient que l’on peut vivre sans politique européenne se trompent de façon fondamentale ».

(communiqué par le Service information et presse)

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