Jean-Claude Juncker au Conseil européen extraordinaire sur la situation en Libye et en Afrique du Nord

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé au Conseil européen extraordinaire sur la situation en Libye et en Afrique du Nord qui s’est tenu le 11 mars 2011 à Bruxelles.

En ouverture du sommet, les chefs d’État et de gouvernement ont adopté une déclaration sur le tremblement de terre au Japon, dans laquelle ils présentent leurs condoléances au peuple japonais et chargent la Haute représentante pour la politique étrangère et la Commission européenne d’explorer toutes les possibilités d’assistance et d’aide au Japon.

Concernant la situation en Libye et en Afrique du Nord, les 27 chefs d’État et de gouvernement saluent "le courage dont font preuve les citoyens de cette région" et réaffirment "que c'est à eux qu'il appartient de décider de leur avenir par des moyens pacifiques et démocratiques". L’Union européenne assure d’ailleurs tous les pays de la région qu’elle "appuiera toute mesure allant dans le sens d'une transformation démocratique, de l'instauration de systèmes politiques propices à un changement pacifique, à la croissance et à la prospérité, ainsi que d'une meilleure répartition des avantages découlant de l'activité économique".

Le Conseil européen s’est montré particulièrement préoccupé par la situation en Libye. Tout en exprimant sa "solidarité à l'égard du peuple libyen et des victimes", il condamne "fermement la violente répression menée par le régime libyen contre ses citoyens, ainsi que les violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme". La déclaration du Conseil européen appelle à une cession immédiate du "recours à la force, en particulier à l'aide de moyens militaires, contre des civils" et assure que "la sécurité de la population doit être assurée par tous les moyens nécessaire". Dans ce contexte et "afin de protéger la population civile, les États membres étudieront toutes les options nécessaires, pour autant que la nécessité en soit démontrée, qu'il existe une base juridique claire et que le soutien de la région soit acquis". L’Union européenne travaillera "avec les Nations unies, la Ligue arabe, l'Union africaine et nos partenaires au niveau international pour réagir à cette crise". Dans un premier temps, l’Union européenne demande "qu'un sommet réunissant la Ligue arabe, l'Union africaine et l'Union européenne se tienne dans les meilleurs délais".

Les dirigeants européens estiment que "le colonel Kadhafi doit quitter immédiatement le pouvoir. Son régime a perdu toute légitimité et ne constitue plus un interlocuteur pour l'UE".

S’exprimant devant la presse à l’issue de la réunion, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a relevé l’importance de l’action humanitaire dans la région et notamment aux frontières libyennes. "Nous concentrons nos efforts sur les aspects humanitaires, qui sont graves", a dit le chef du gouvernement luxembourgeois, "il y a 200.000 personnes qui fuient sans savoir où aller ou ce qui va être leur sort. Il s’agit donc de créer une espèce de zones humanitaires où ces gens ont se sentir en sécurité".

Pour ce qui est d’une éventuelle intervention militaire dans la région, Jean-Claude Juncker a fait état de "points de vues totalement divergents" parmi les 27 chefs d’État et de gouvernement. Si intervention militaire il devait y avoir, notamment en ce qui concerne une éventuelle zone d’exclusion aérienne, Jean-Claude Juncker a expliqué que cette option serait de toute façon soumise à une triple conditionnalité: "Premièrement, il doit être prouvé que l’option militaire est l’ultime moyen pour pouvoir protéger la population civile contre les exactions du régime de Kadhafi, deuxièmement, il nous faut un mandat de l’ONU et troisièmement, il faudra une demande univoque des pays limitrophes de la Libye". Jean-Claude Juncker a souligné que l’Union européenne ne voulait et ne pouvait pas être "impliquée dans une guerre civile en Libye. On sait toujours comment entrer dans un conflit, mais on ne sait que rarement comment en sortir", a-t-il conclu.

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