"L'Europe est avant tout un projet de paix", Jean Asselborn au sujet de la politique étrangère luxembourgeoise

L'essentiel: En combien de langues savez-vous dire "bonjour"?

Jean Asselborn: (rires) L'anglais s'est malheureusement généralisé dans les relations diplomatiques. Et la plupart de mes collègues me disent bonjour en français.

L'essentiel: Que vous a apporté le contact avec les grandes personnalités politiques?

Jean Asselborn: En tant que président du LSAP, j'avais déjà des contacts internationaux avec des personnalités comme l’actuel président de l’Autriche, Heinz Fischer. Mais connaître ces gens et travailler avec eux, ce sont deux choses bien différentes. Je me souviens que j'étais un peu nerveux au moment de préparer la présidence luxembourgeoise de l'UE et que j'attendais un appel du secrétaire d'État américain, Colin Powell.

Cela dit, il n'y a aucune raison de faire un complexe d'infériorité. Il s'agit de rester humble en respectant le rapport de force entre les pays.

L'essentiel: Que répondez-vous à vos homologues qui voient le Luxembourg comme un paradis fiscal?

Jean Asselborn: Personne ne pense comme cela au niveau politique. Comme je le répète toujours, nous sommes un pays qui a un passé particulier: il y a un siècle et demi nous étions très pauvres. Je tiens aussi à souligner que 90 % de notre démarche politique est «unioniste». Nous agissons toujours dans l’intérêt de l’Union européenne.

L'essentiel: Quelle place pour le Grand-Duché sur l'échiquier international?

Jean Asselborn: Il n'y a pas d'avenir luxembourgeois en tant que tel mais uniquement par le biais de la politique européenne. Le Luxembourg se doit de mettre le doigt sur les orientations qu'il veut donner à la politique étrangère de l'UE.

L'essentiel:Quelle est la feuille de route du ministère des Affaires étrangères pour les cinq prochaines années?

Jean Asselborn: Elle est calquée sur l'agenda européen. Le traité de Lisbonne reste la priorité. Mais il y a aussi la question des Balkans. À mon sens, il faudra intégrer ces pays à l'Union européenne d'ici 2020. Il ne faut pas oublier que l'Europe est un projet de paix. Or, si elle n'existe pas dans les Balkans, l'UE aura échoué.

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