Jean Asselborn au sujet de sa tournée en Orient

La Voix: Durant deux jours, vous avec rencontré le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, la cheffe de l'opposition à la Knesset, Tzipi Livni, le président palestinien, Mahmoud Abbas, ainsi que les principaux dirigeants de I'AP. Pourquoi êtes-vous pessimiste?

Jean Asselborn: Parce que les deux parties ne sont pas sur la même longueur d'onde. En Israël, mes interlocuteurs m'ont surtout parlé d'un projet de "paix économique" visant à permettre aux territoires palestiniens de se développer dans le calme et à sa population d'acquérir un meilleur niveau. A contrario, les responsables palestiniens ont un projet politique visant à déboucher à terme sur la création d'un Etat indépendant. Ils ont l'impression qu'lsraël ne les prend pas au sérieux lorsqu'ils évoquent une région pacifiée dans laquelle deux Etats vivraient pacifiquement côte à côte.

La Voix: Sont-ils prêts à discuter de tout?

Jean Asselborn: Ils me l'ont dit en tout cas. A Ramallah, la plupart de mes interlocuteurs se sont déclarés prêts à parler du tracé de la frontière entre ces deux Etats, du partage de Jérusalem et de toutes les questions sensibles du conflit mais ils affirment que les Israéliens n'ont pas confiance en eux. Au fil de mes rencontres palestiniennes, j'ai également ressenti un certain malaise face à l'attitude américaine. En effet, la semaine passée, Washington a opposé son veto à une résolution présentée au Conseil de sécurité de I'ONU et condamnant la poursuite de la colonisation israélienne de la Cisjordanie. Quatorze membres du conseil ont soutenu ce texte sauf les Etats-Unis et les Palestiniens le digèrent mal.

La Voix: Ce vendredi matin, vous vous rendez dans la bande de Gaza dans les villages israéliens jouxtant l'enclave palestinienne. L'ambiance est tendue puisque des incidents meurtriers s'y déroulent depuis deux jours. Comptez-vous rencontrer des dirigeants du Hamas à Gazacity?

Jean Asselborn: Il n'en est pas question, je me rends dans la bande de Gaza pour une évaluation humanitaire, pas pour des discussions politiques. J'y rencontrerai des responsables d'ONG et surtout de l'UNRWA, l'agence des Nations unies chargée d'aider les Palestiniens.

La Voix: Vous vous envolerez ensuite pour l'Egypte où vous serez le premier ministre des Affaires étrangères européen à être reçu par le nouveau pouvoir. Qui vous attendra au Caire?

Jean Asselborn: D'abord mon homologue égyptien, Ahmed Aboul Gheit, avec lequel j'espère discuter de la situation régionale, mais également des représentants d'ONG locales qui ont autant été brimées ainsi que des journalistes égyptiens qui viennent de retrouver le droit à la parole.

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