Interview avec Xavier Bettel dans l'Essentiel

Bettel a déclaré sa flamme à l'Europe

Interview: L'essentiel (Nicolas Martin)

L'essentiel: Le Parlement a-t-il assez de poids dans I'UE d'aujourd'hui?

Xavier Bettel: Il a un poids important de codécision. Si on compare avec 1952, c'était une assemblée de délégués, un salon de discussion, devenu une assemblée parlementaire.

L'essentiel: Face au Covid ou à la crise de l'énergie, l'Europe a montré des lacunes d'unité...

Xavier Bettel: On parle des faiblesses, mais on oublie les grands succès. Face au Covid, l'Europe a permis d'avoir un vaccin et de le partager. Sans ça, le Luxembourg aurait dû le payer au prix fort, or nous l'avons payé au même prix que les autres. Sur l'énergie, la simple volonté de faire des achats communs a fait chuter le prix du gaz de 15 à zo 0/0. Mais nous avons vu que l'Europe manquait d'autonomie stratégique. Il faut l'augmenter.

L'essentiel: Le pays a-t-il besoin de plus ou moins d'Europe?

Xavier Bettel: Le Luxembourg était un pays pauvre. Si aujourd'hui il a cette qualité de vie et ce succès, c'est parce qu'il s'est ouvert. Notre pays vit du muid-culturalisme et de la collaboration avec les autres. On a besoin de plus d'Europe, là ou elle est nécessaire.

L'essentiel: Faut-il encore élargir l'UE?

Xavier Bettel: Aujourd'hui, l'Albanie et la Macédoine du Nord frappent à la porte. On ne peut pas les faire languir. Mais il faut aussi faire le ménage à l'intérieur. Revoir des choses. Le fait par exemple qu'il faille une unanimité pour sanctionner un dérapage permet à deux pays de s'accorder pour bloquer.

L'essentiel: L'Ukraine doit-elle entrer rapidement dans l'Union?

Xavier Bettel: Il y a des règles. L'Ukraine ne va pas rentrer demain, il ne faut pas laisser croire cela. Il n'y a pas d'adhésion turbo.Mais la perspective européenne doit exister.

L'essentiel: Le Parlement doit-il ne plus se réunir qu'à Bruxelles?

Xavier Bettel: Il y a trois capitales: Strasbourg, Bruxelles et Luxembourg. Il ne faut pas avoir un mastodonte dans une ville, mais des agences des institutions à plusieurs endroits.

L'essentiel: Comme d'autres dirigeants, songez-vous à l'avenir à un destin européen?

Xavier Bettel: J'ai l'ai déjà, je siège au Conseil de l'Europe (rires). Aujourd'hui, nous traversons une situation de crise et ma priorité c'est le Luxembourg. Nous sommes à un moment important en termes de stabilité, d'attractivité du pays.

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